Expédition Argentine Top Balloon: L’Aconcagua 3e partie

L’Aconcagua dans les Andes Argentine : Vol 3

https://www.top-balloon.fr/nos-regions-de-vol/Ce 3e vol doit être LE vol aventure de l’expédition : Décollage au pied de L’Aconcagua.  C’est le plus haut sommet d’Amérique, nord et sud confondues soit la plus haute montagne en dehors de l’Asie. IL culmine à presque 7.000m (6.962m). Les ballons sont arrivés dans la nuit en camion de Patagonie après 3.000 km de route, parfois enneigées. Nous avons fait le voyage en avion, via Buenos Aires jusqu’à Mendoza (5h quand même) puis en bus et pick-up jusqu’à une station de ski désaffectée, Los Penitentes, ravitaillée par les condors qui passent et nous accueillent en vol de formation. Ambiance lugubre et diner dans l’unique restaurant dans lequel… il gèle !

Lever 4h30 pour préparer les ballons, azoter les bouteilles, installer l’oxygène sur les veilleuses, pour ceux qui peuvent. Notre brûleur, tout neuf, ne peut pas recevoir ce dispositif – pas top. Josep me donne 6 feux à main, façon victoire du Vendée  Globe, et me dit que ça pourra servir en cas de panne de veilleuse. Youpi !

Ce vol doit nous amener dans la vallée de Mendoza à 120 km à vol de condor de là. Ainsi, il nous faudra survoler des montagnes avec des sommets à plus de 5.000 m. Et c’est là que nous mesurons le bien fondé de tout ce que nous avons appris avec notre ami, l’excellent professeur Jo Roulet, probablement le meilleur pilote montagne Français, lors de nos multiples stages des Carroz-d’Arâches.

La météo annonce un vent de 130 km/h à 6.000 m avec quelques perturbations liées aux rotors sous le vent de l’Aconcagua! Notre décollage est prévu au pied de cette montagne mythique, à Puente del Inca (3.000m d’altitude) tout proche de la frontière Chilienne. Le chasse neige qui devait nous dégager la route jusqu’au terrain de décollage, se plante lamentablement contre un rocher et ne peut plus bouger. Josep décide alors de trouver un autre terrain plus près de la frontière Chilienne. Seulement 6 ballons sont prévus pour ce vol. Surmotivés, bêtement, nous avons levé la main pour faire ce vol !

Enfin LE vol

Josep décolle le premier. Nous décollons en 5e position, 5 minutes après les Bareford… que nous ne voyons déjà plus ! Mais où sont-ils ? Devant, mais à la vitesse à laquelle nous allons, les ballons disparaissent aussi vite que des avions ! L’Aconcagua nous observe du haut de ses 7000 m, comme un défi..

A bord, nous ne sommes que tous les 2 avec François. Il a fallu emporter beaucoup de gaz.

4.500m, première panne de veilleuse de notre double brûleur. Un coup de piezzo et ça repart. Nous connaissons le phénomène pour l’avoir rencontré au-dessus du Mont-Blanc, avec Jo justement. Avec l’oxygène qui se raréfie en l’altitude, un coup de brûleur trop long consomme toute l’oxygène autour de celui-ci et il n’en reste plus assez pour la veilleuse. Il suffit d’attendre quelques secondes … à condition de ne pas être en descente !

La vitesse augment avec l’altitude et nous sommes maintenant à 150km/h à 5.000 m! Ah bon, ils n’avaient pas dit 130 km/h ? Puis les pannes de brûleur se multiplient à tel point que nous nous posons la question d’un atterrissage. C’est impossible, il n’y a que des montagnes en dessous de nous ! Il va falloir monter encore pour passer les plus hautes, et donc accroitre le problème des veilleuses… Philosophie du moment : « On verra bien ! … Content d’être là ? … Pourquoi tu as levé la main ?»

Vitesse 184km/h: Record battu !

Le problème de veilleuse s’accentue tellement qu’elles s’éteignent à chaque coup de brûleur. C’est tendu à bord. Nous décidons d’utiliser chacun un brûleur. Pendant que l’un chauffe, l’autre essaye de rallumer sa veilleuse. Et puis petit à petit on s’habitue. Le matériel étant parfaitement neuf, les piezzo fonctionnent heureusement très bien. 6.000m, 160km/h. 7.000m 180km/h. Nous atteignons la vitesse maxi de notre vol à 6.800m et 184km/h. La barre des 24.000ft, soit 7.300m est franchie ! Record perso battu évidement.

Dernière montagne à survoler: à 5250m- mine de rien, c’est 450m plus haute que le Mont-Blanc.. Puis c’est la plaine de Mendoza sous une couche de nuages. Le vol dure encore une cinquantaine de kilomètres avant de nous poser au soleil et par 15° au milieu de la pampa.. (nous sommes équipés pour -35°).  Nous nous sommes en fait posés au milieu d’une exploitation pétrolière de 50 km de côté… clôturée. Le pétrolier étant sponsor de notre expédition.. Ras !

Nous attendons notre récup 4h, juste le temps de refaire ce vol incroyable dans nos têtes et de savourer … le doux contact avec le plancher des vaches !

2020-02-25T17:54:26+01:00 18 février 2020|Non classifié(e)|